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商品説明

＜p＞Origine et pr?liminaires de la guerre. ? Opinion de M. Thiers sur la situation de l’Europe. ? S?ance du Corps l?gislatif du 30 juin 1870. ? Candidature du prince L?opold de Hohenzollern au tr?ne d’Espagne. ? D?claration de M. le duc de Gramont, ministre des affaires ?trang?res, du 6 juillet. ? Attitude de M. de Bismarck. ? Communication du gouvernement du 15 juillet. ? D?claration de guerre. ? Comparaison des forces respectives des puissances bellig?rantes. ? Mobilisation et concentration des arm?es fran?aises et allemandes. ? Proclamations de l’empereur Napol?on III et du roi de Prusse.＜/p＞＜p＞Le mercredi 20 juillet 1870, dans l’apr?s-midi, j’?tais sur le quai d’Orsay, au milieu d’une foule nombreuse, quand j’aper?us un de mes amis qui sortait de la s?ance du Corps l?gislatif. Le duc de Gramont, notre ministre des affaires ?trang?res, venait d’annoncer aux d?put?s que depuis la veille, 19 juillet, l’?tat de guerre existait entre la France et la Prusse.＜/p＞＜p＞Je le rejoignis, et il avait ? peine eu le temps de me communiquer la grande nouvelle, lorsqu’un passant, ? l’air distingu?, portant ? sa boutonni?re la rosette d’officier de la L?gion d’honneur et dont la tournure laissait facilement deviner un officier sup?rieur, s’approcha de nous et nous demanda si nous savions quelque chose. ≪ La guerre est d?clar?e, lui r?pondit mon ami. ? D?clar?e ! reprit l’officier, que je vis p?lir ; la guerre d?clar?e ! Quelle folie ! quelle folie ! ≫ et il nous quitta brusquement en r?p?tant machinalement : ≪ Ils ont d?clar? la guerre, quelle folie ! ≫＜/p＞＜p＞Je ne pus m’emp?cher de le regarder avec une sorte de stup?faction. ? ce moment, je ne voyais, je l’avoue, et certes je n’?tais pas le seul, rien d’insens? dans cette d?claration de guerre. L’?v?nement ne me paraissait m?me de nature ? surprendre personne.＜/p＞＜p＞La Prusse nous avait pouss?s ? bout ; elle nous avait maintes fois cherch? querelle, et nous ne sommes pas de ceux qui se font longtemps prier pour prendre les armes. D’ailleurs, depuis la bataille de Sadowa, qui avait donn? ? la Prusse une situation pr?pond?rante en Europe, tout le monde sentait d’instinct qu’une lutte ?tait in?vitable entre nous et cette nation jeune, conqu?rante, ambitieuse, dont tous les enfants ont vou? ? la France, depuis I?na, une haine qui ne s’?teindra jamais.＜/p＞＜p＞Et cependant, malgr? cette inqui?tude sourde qui r?gnait dans tous les esprits, les sph?res officielles ?taient plong?es dans la s?curit? la plus absolue. C’est en vain que les avertissements venaient de tous c?t?s ? l’Empereur. C’est en vain que le lieutenant-colonel Stoffel, attach? militaire ? notre ambassade de Berlin, lui envoyait les rapports les plus instructifs, les plus pr?cis et les plus inqui?tants sur les pr?paratifs de la Prusse. Ces rapports ?taient transmis simplement au mar?chal Leb?uf, et le ministre de la guerre, qui se croyait et bient?t n’h?sitera pas ? se dire publiquement pr?t, ≪ cinq fois pr?t ≫, faisait classer ces documents dans un carton en se bornant ? mettre en marge le mot ≪ exag?ration ≫. Le minist?re se croyait s?r de la paix pour 1870. On parlait m?me de d?sarmement. Dans la s?ance du Corps l?gislatif du 30 juin, l’opposition demanda que l’on r?duis?t ? 80 000 hommes le contingent que le gouvernement proposait de fixer ? 90 000. Un seul homme politique r?clama le chiffre de 100 000 : c’?tait M. Thiers, qui, quelques jours plus tard, allait, au risque de perdre sa popularit?, s’opposer de toutes ses forces ? la guerre, parce que seul il se rendait un compte exact de notre situation et de notre faiblesse.＜/p＞＜p＞Il monta ? la tribune ≪ pour remplir un devoir de bon citoyen ≫ et pronon?a un magnifique discours qui ?tonne aujourd’hui par la profondeur de vue et l’admirable clairvoyance qu’il r?v?le. On voudrait pouvoir le citer en entier.＜/p＞＜p＞≪ Pour que la Prusse d?sarm?t, s’?cria-t-il, il ne suffirait pas qu’elle renvoy?t dans leurs foyers un plus ou moins grand nombre de ses soldats, il faudrait qu’elle bris?t la Conf?d?ration du Nord ; il faudrait qu’elle renon??t aux trait?s avec le Wurtemberg, avec la Bavi?re et avec d’autres ?tats allemands ; et ce genre de d?sarmement, qui serait le seul s?rieux, elle n’y consentira jamais. Quand on parle de d?sarmement, on parle d’une chim?re. Le d?sarmement est impossible en Europe, par cette raison toute simple que tout le monde est sur le pied de paix ? l’instant o? je parle, mais que certaines puissances ont chang? et leur territoire, et leur population, et leurs arm?es, et leur situation tout enti?re…＜/p＞＜p＞≪ On r?p?te toujours que la paix est assur?e. L’est-elle ; oui ou non ? Mais si elle l’est, pourquoi ces armements extraordinaires ? Je vais essayer de r?pondre, je ne dirai pas de mani?re ? vous satisfaire (l’orateur s’adressait ? la gauche, qui demandait le d?sarmement), mais de mani?re ? satisfaire ceux qui n’ont pas une opinion aussi arr?t?e que la v?tre.＜/p＞＜p＞≪ Eh bien, l’?tat de l’Europe, le voici. Je crois la paix de l’Europe assur?e ? deux conditions. La premi?re, c’est que nous serons tr?s pacifiques ; la seconde, que nous ne cesserons pas d’?tre forts, car je crois, que nous serons d’autant plus pacifiques que nous serons plus forts. ≫＜/p＞画面が切り替わりますので、しばらくお待ち下さい。

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